dimanche 19 avril 2009

Le “social media” c’est quoi? (partie 3)

Partie 1
Partie 2

6. Demand Media

Voila le moment idéal pour moi de vous parler de l’entreprise dans laquelle j’effectue un stage de 6 mois : Demand Media Inc.

Pour l’introduire rapidement cette entreprise a été fondée en 2006 par Richard Rosenblatt (ex- Chairman de MySpace) dans le but de devenir le pendant de Google dans le royaume du social média. En résumé, la mission de l’entreprise est d’amener le contenu le plus pertinent grâce à ces multiples réseaux communautaires et ces outils à la pointe de la technologie.

Aujourd’hui, Demand Media est notamment, à travers son réseau de sites, le plus gros contributeur mondial de vidéo sur YouTube et permet l’échange de 3 milliards de conversation chaque mois, alors que son réseaux est essentiellement centré sur les Etats-Unis (+ de 90% de son trafic).

Sachant que les moteur de recherches emmené par Google permettent de compléter la très grande majorité des recherches envisagées et que la demande pour un contenu de plus en plus diversifié est en perpétuelle augmentation, il devient intéressant de produire un contenue en masse, ce que ne peux pas faire un site internet éditeur de contenu traditionnel (comme Le Monde.fr par exemple).

La seule entité capable de produire une masse de contenu suffisamment importante pour subvenir aux exigences les plus pointus est donc l’ensemble des utilisateurs d’internet lui-même. Dans ce cas là, le monde de la création, de l’édition et de la distribution de contenu met systématiquement en avant la différence de qualité entre le contenu professionnel et le contenu créé par l’internaute lambda pour se rassurer.
Le fait est que, tout d’abord, le contenu professionnel ne peut être appliqué à l’ensemble du catalogue disponible sur internet car il est rare de trouver la double compétence de haute spécialisation et la capacité de l’éditer en temps que contenu. Ensuite, on trouve aujourd’hui avec aisance le pendant qualitatif de n’importe quel article de presse sur des sites de moindre importance. Il suffit de chercher… comme dirait l’autre.
Imaginez maintenant une entité capable d’amener dans les meilleurs résultats de recherche ce type d’article de qualité non conçu par des « best-sellers » pour l’utilisateur, vous saisissez alors ce qu’est l’agrégation du « social media » par Demand Media.

7. Comment çà marche et comment ça rapporte ?



Une grande partie des experts s’accordent à dire que la croissance des dépenses publicitaires sur internet n’est pas aussi rapide qu’initialement escomptée. Les raisons majeures sont la qualité du contenu conjuguées à sa disponibilité et non pas systématiquement à la taille des audiences qu’il génère. Dans un monde drivé par la recherche et le référencement dans la quête du contenu le plus pertinent, le taux de rebond ou « bounce rate » est une donnée intéressante quand à la capacité d’un site internet non pas à acquérir une large audience mais à la faire évoluer le plus longtemps possible à travers son site pour maximiser son exposition à la publicité. En effet, cette unité de mesure exprimée en pourcentage vous indique la proportion d’utilisateur qui n’a visité qu’une seule page de vôtre site avant de le quitter.

Prenons l’exemple d’un site produisant des articles de presse. Imaginez que vous entendiez au détour d’un couloir de métro que Britney Spears a commis une overdose mortelle la veille. Imaginez également que vôtre curiosité people soit assez aiguisé pour vouloir connaître plus de détaille mais que l’industrie du potin n’est pas votre tasse de thé… Vous vous saisirez alors de vôtre ordinateur et vous compléterez la barre de recherche de votre navigateur par un ou plusieurs mots clefs du type « Britney Spears overdose ». En 0,087987 secondes, Google vous donnera 39080900200 réponses et vous choisirez probablement parmi les 5 premiers résultats. Pour vôtre plus grand plaisir j’ai complété cette requête aujourd’hui même, ce qui m’a donné l’occasion d’apprendre que Britney avait déjà fait une overdose… Le premier résultat de la liste vous renvoie vers ce lien http://www.ninapeople.com/britney-spears--tentative-de-suicide-ou-overdose--a6301.html

Un blog people comme il doit sans doute en exister de nombreux. Le fait est qu’après avoir obtenu l’information, vous aurez de grande chance de quitter le site (après 34 secondes soit le temps de lire l’article). Éventuellement vous lirez deux commentaires larmoyant de fans qui augmenteront un peux plus vôtre désire de quitter le site et fera donc augmenter le fameux taux de rebond. Plusieurs millions de recherches se passent ainsi, tous les jours, minimisant l’impact des campagnes publicitaires en raison de la faible rétention des sites, elle-même due à la pauvreté de leur contenu.

C’est ici qu’entre en scène la combinaison du social media, du UGC (User Generated Content) et de l’éditon dans l’accroissement de la profitabilité, à la fois par une meilleure qualité et grâce à l’effet de réseaux produit par la communauté. Reprenons le même exemple que précédemment : L’overdose de Britney Spears. Je suis à peux près sur que si l’article s’était révélé plus long et plus riche, si le site m’avait proposé de lire un article qui anticipait les événements, d’écouter son dernier album inachevé ou de voir une vidéo rétrospective et documentaire sur sa carrière, j’aurais sans doute passé plus de temps sur le site.

Le business model de Demand Media associe quatre facteurs fondamentaux qui lui ont permis d’être profitable depuis le tout début de son existence, il y à trois ans. Tout d’abords, il permet à des utilisateurs individuels de produire du contenu de manière massive pourvu que leur niveau d’expertise soit suffisamment important dans leurs domaines respectifs (Ce modèle stipule que nous sommes tous expert en quelque chose) L’entreprise possède pour cela un grand nombre de sites qui ont tous pour objectifs, si ils ne le sont pas déjà, de devenir les sites leaders dans leurs catégories (eHow, LiveStong, GolfLink, Trails, Cracked, Mania, et bien d’autres…) ainsi que le deuxième plus gros pourvoyeur de noms de domaine au monde (eNom). Demand Media dispose dans un deuxième temps d’un algorithme anticipant la demande pour les mots clefs à succès dans tous les domaines. À partir des analyses de ces données, ils génèrent massivement des titres d’articles qui connaitront un succès important grâce à leurs mots clefs à succès. Les auteurs/ experts devront donc produire le contenu en adéquation avec le titre de l’article qui leur sera proposé par Demand Media. En échange, Demand Media partagera les revenus publicitaires avec les utilisateurs ayant produis le dit-contenu. Le troisième élément important de ce business plan est l’aspect communautaire car il permet de piloter la qualité (car la communauté s’autorégule partiellement), d’améliorer l’expérience de l’utilisateur en lui permettant de partager ses opinions, de sympathiser,… etc, et de créer beaucoup plus de lien pertinents depuis le contenu vers d’autres contenus (en générale hébergée sur une propriété Demand Media car l’entreprise possède des sites sur toutes la chaine d’expertise). La force directrice qui drive la qualité de l’ensemble du réseau de Demand Media est mon quatrième point : Demand Studio. En effet, l’entreprise a dépensé beaucoup d’argent dans cette business unit car elle lui permet d’impulser un standard de qualité à tout son réseau grâce à une large équipe éditoriale qui possèdent les fonctions suivantes :

. Recruter des experts dans tout les domaines pour créer un contenu premium de haute qualité et en masse (incluant toute la chaine de production depuis l’expert jusqu’au réalisateur de film en passant par les correcteurs et les éditeurs).

. Manager la qualité de ces contenus par une politique éditoriale stricte.

Si vous unifiez mentalement ces différents éléments, vous pourrez sans doute apercevoir la modification potentiellement profonde de nos habitudes liées à l’internet et à notre façon de l’utiliser.

Chacun des sites de Demand Media a une manière de manager son contenu assez similaire qui a pour but de maximiser vôtre exposition à la publicité en raison de la qualité et la durée de l’expérience que vous y vivrez. De même, bien évidement, l’entreprise gagnera beaucoup d’argent.

Créé en 2006 après avoir récolté plusieurs centaines de millions de dollars auprès des établissements financiers les plus avisés du secteur. Demand Media est aujourd’hui le 30ème réseau le plus visité aux Etats-Unis (Source Comscore) et se dirige tout droit vers le top 10.

Vu sa croissance, l’avenir à moyen terme qui lui est réservé passe soit par un rachat (Yahoo ! et Microsoft) soit par une entrée en bourse.

La devise du CEO Richard Rosenblatt veux tout dire :

Go Big or Go Home
.

... Et je pense que cela préfigure la naissance d'un géant de l'internet ... potentiellement l'égale de Google.



En bonus: http://www.cracked.com/article_17270_100-unintentionally-hilarious-spam-subject-lines.html
Un article de Cracked.com (site humoristique de DM) en anglais qui m'a tout simplement fait pleuré de rire.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Remarque: dans le schéma,"site produisant des contenus en masse" est une mauvaise traduction de "mass media website"

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